Ouragan, cyclone, typhon : trois noms pour le même phénomène météorologique

Ces trois mots désignent en réalité le même type de tempête très puissante, qui se forme dans les régions tropicales. Il s'agit d'un énorme tourbillon accompagné de fortes pluies et de vents violents soufflant à plus de 118 km/h.

Mais pourquoi trois termes pour un même phénomène ?

1. Le cyclone (du grec kuklos pour "cercle rond") s’observe dans l’Océan indien et le Pacifique Sud.

2. L’ouragan (de Hunraken, dieu maya de la tempête) prend naissance dans l’Atlantique Nord et dans le Pacifique Nord-Est.

3. Le typhon (issu du chinois t’ai fung voulant dire "grand vent") se déclare dans le Pacifique Nord-Ouest.

Les territoires français concernés sont la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint Barthélémy, La Réunion, Mayotte ainsi que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Quelles sont les conséquences d’un cyclone ou ouragan ?

Les vents violents générés par le cyclone peuvent entraîner la destruction des parois et des vitres des bâtiments, et perturber l’équilibre des constructions.

Sur le littoral, le cyclone a pour conséquence d’élever le niveau de l’eau au moment de son passage, ce qui peut conduire à des inondations par submersion marine.

Les vents qui accompagnent le cyclone peuvent produire une puissante houle, qui peut entraîner des dégâts majeurs du fait des chocs sur les installations, même quand le cyclone se trouve à des milliers de kilomètres.

Les cyclones génèrent également souvent des précipitations particulièrement intenses. En ruisselant, elles peuvent provoquer des inondations et des glissements de terrain.

Comment prévenir les conséquences d’un cyclone ?

Il n’est pas possible d’empêcher l’arrivée d’un cyclone, mais il est possible d’en réduire les conséquences.

La formation des vents cycloniques peut être prévue plusieurs jours à l’avance avec des modèles numériques, puis confirmée par la détection de formations cycloniques par satellite ou radar. La prévision des trajectoires d’un cyclone et de son intensité reste cependant légèrement imprécise (ex. : plusieurs dizaines de kilomètres pour la trajectoire à 24h d’échéance), ce qui nécessite un suivi et une actualisation fréquente.

Par ailleurs, la vulnérabilité des bâtiments peut notamment être réduite en respectant les règles de construction paracyclonique.

Depuis la survenue du cyclone Irma à l’automne 2017, le ministère de la Transition écologique et le ministère des Outre-mer ont mené avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), des études afin d’améliorer la prise en compte des risques liés aux vents cycloniques dans la construction des bâtiments situés dans les départements et régions d’outre-mer exposés à cet aléa.

Les conclusions de ces travaux ont permis de préciser les règles techniques relatives à la conception et la construction des bâtiments dans les zones exposées aux cyclones. Pour répondre à cet objectif, deux guides à destination des acteurs de la construction ont été réalisés afin de favoriser l’application correcte de la réglementation paracyclonique en vigueur. Les deux guides des exigences réglementaires et le guide de conception et construction paracycloniques de maisons individuelles (C2PMI).

Quels sont les impacts du changement climatique ?

Selon le sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le changement climatique ne rendra pas les cyclones plus fréquents, mais plus puissants :

• L’intensité moyenne des cyclones pourrait augmenter de 5 % ;

• Les cyclones les plus violents (catégories 4 et 5) pourraient devenir 14 % plus nombreux (cf. classification des cyclones, échelle de Saffir-Simpson).

D’autres effets sont également attendus :

• Les mers plus chaudes rendent l’atmosphère plus humide, ce qui alimente les cyclones ;

• Les cyclones pourraient se former plus au nord ou au sud, touchant des régions moins préparées ;

• Avec la montée du niveau de la mer, les vagues générées par les cyclones (houle) seront plus dangereuses.

• En conséquence, la sinistralité dans les territoires d’outre-mer pourrait augmenter de 20 % d’ici 2050, selon une étude menée par Météo-France et ses partenaires⁽¹⁾.

Comment se préparer avant le passage d’un ouragan ou d’un cyclone et s'en protéger ?

Que faire en amont des épisodes cycloniques, d’ouragan ? Les précautions à prendre et les mesures de sécurité à observer à l'approche de période cyclonique ou pendant la saison des ouragans :

• Protégez vos biens pour les mettre à l’abri des pluies torrentielles.

• Sécurisez les alentours. Rangez tout ce qui peut faire office de projectiles en cas de rafales intenses et élaguez les arbres. Assurez-vous que les évacuations d’eau extérieures sont dégagées des feuilles ou racines afin de prévenir les inondations.

• Préparez un kit de survie (ou kit prévention) et mettez-le en lieu sûr. Il doit comprendre, par exemple : un kit de premiers secours, une réserve alimentaire de longue conservation, de l’eau, une radio à piles et des lampes de secours et vos documents personnels.

• Gardez outils et équipements utiles après le cyclone dans un endroit accessible et connu de tous afin de faire face aux dégâts matériels : hache, scie, clous, marteaux, bâches, seaux…

• Assurez-vous aussi de la solidité de la toiture et renforcez-la si besoin pour qu’elle puisse résister aux vents puissants. La vitesse du vent et les fortes précipitations peuvent entraîner des dégâts très importants au niveau des habitations.

Consignes à suivre pendant un ouragan ou un cyclone

Comment se protéger d’un ouragan ou d’un cyclone ? Les consignes dépendent du niveau d’alerte cyclonique et des prévisions météorologiques : phase orange, phase rouge ou violette et pendant le passage.

Au début de la phase orange

• Préparez vos documents personnels et kit de survie (alimentaire et matériel), et mettez les biens à l’abri, protégés de l’eau.

• Protégez votre maison : retirez les objets pouvant se transformer en projectiles pendant le passage de la tempête ou en cas de tornades, arrimez et alourdissez les caravanes et les embarcations, protégez les baies vitrées avec du contreplaqué en extérieur.

• Bloquez/amarrez les portails et portillons dans une position les empêchant de battre, de s’arracher ou de s’envoler.

• Assurez-vous que l’accès pour les secours est dégagé.

• Fermez les portes, les fenêtres, les soupiraux et les aérations et protégez-les en rabattant vos volets ou en disposant des planches.

• Rentrez à l’abri les animaux : cheptel, volailles ainsi que chiens, chats, etc.

• Restez à l’écoute des informations : émissions d’information diffusées par les chaînes de radio pour suivre l’évolution de la situation et les messages des autorités.

Au déclenchement de la phase rouge, voire violette

• Regagnez votre domicile et regroupez autant que possible les membres de la famille. Une fois dans les habitations et abris, évitez de circuler pendant le passage du cyclone ou de la tempête.

• Votre domicile n’est pas une construction solide ou est situé dans une zone à risque (orages violents, glissement de terrain, inondation ou marée de tempête) ? Gagnez un abri sûr signalé par les services municipaux, les centres de secours des sapeurs-pompiers, la police nationale ou la gendarmerie.

• En cas d’hébergement auprès de proches ou dans un de ces abris mis à disposition par la commune pour rester en sécurité pendant un cyclone, informez-en vos voisins ou votre famille et n’en bougez plus. Ils sauront où vous rechercher.

• Si cela n’a pas encore été fait, protégez les baies vitrées, fermez ensuite solidement toutes les issues.

• Restez à l’écoute des émissions d’information diffusées par les chaînes de radio pour suivre l’évolution de la situation et les messages et consignes des autorités.

Pendant le passage de l’ouragan ou du cyclone

• Mettez-vous à l’abri dans votre domicile en emportant votre kit d’urgence. Si cela n’est pas possible, réfugiez-vous dans le bâtiment en dur le plus proche.

• Évitez d’utiliser votre téléphone, sauf en cas d’urgence, afin de ne pas saturer les lignes et de laisser les secours communiquer efficacement.

• Éloignez-vous des fenêtres pour limiter les risques de blessures en cas de bris de verre.

• Ne sortez que sur consigne des autorités. À l’extérieur, vous pourriez être gravement blessé par des objets projetés (tuiles, branches, palissades, etc.).

Attention : ne confondez pas accalmie avec amélioration durable et fin de l’alerte. Tout s’apaise lors du passage de l’œil du cyclone, mais le danger est encore là et vous interdit de sortir !

Réagir après un ouragan ou un cyclone

Tant que la fin d’alerte (c’est-à-dire un retour à la vigilance Verte ou à la vigilance Bleue, dite « phase de sauvegarde » à la Réunion) n’est pas diffusée, restez à proximité immédiate de votre habitation et ne prenez pas votre véhicule. N’encombrez pas les réseaux routiers pouvant être encore utilisés par les services de secours, ou pas encore dégagés.

• Si vous êtes blessé ou malade, prévenez ou faites prévenir les équipes médicales d’urgence (médecins, sapeurs-pompiers, centre de secours le plus proche…) en contactant le 15 pour le SAMU et 18 pour les pompiers. Dans la mesure du possible, tenez-vous informé avant, pendant et après l’évènement, car une ligne d’urgence spéciale peut être mise en place par les autorités.

• Procédez à une reconnaissance des environs immédiats du domicile. Signalez les blessés ou victimes aux services de secours (police, gendarmerie, sapeurs-pompiers, etc. ).

• Ne touchez pas aux fils électriques tombés par terre. Restez vigilant !

• Procédez aux réparations d’urgence de votre habitation.

• Faites l’inventaire des dégâts, prenez des photos. Ne jetez jamais les objets endommagés.

• Soyez vigilant au niveau de votre alimentation : consommez uniquement l’eau minérale mise en réserve. Attendez les consignes des autorités avant d’utiliser l’eau d’une citerne ou l’eau du robinet. Évitez de manger les aliments du réfrigérateur ou du congélateur s’il y a eu des coupures prolongées d’électricité. Utilisez vos réserves du kit de survie.

Ouragan, cyclone : comment les déclarer à son assureur ?

Votre habitation a été endommagée à la suite du passage particulièrement dévastateur d’un typhon, pendant un ouragan ou d’un cyclone ? Il faut savoir que tous les cyclones ne font pas l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle (CATNAT). Cela dépend de la vitesse des vents ou des cumuls de pluie.

La déclaration de votre sinistre doit se faire auprès de votre assureur par téléphone, e-mail ou via votre espace client, dans un délai de 30 jours ouvrés à compter de la publication de l’arrêté ministériel en cas de catastrophe naturelle. En revanche, vous devez déclarer votre sinistre dans un délai de 5 jours si aucun arrêté de catastrophe naturelle n’a été pris pour le cyclone. Vous pouvez aussi envoyer une lettre recommandée pour déclarer votre sinistre.

Pensez à adresser à votre assureur :

• Le descriptif des dommages subis ;

• La liste et l’estimation chiffrée de tous les objets endommagés ou perdus. Joignez tous les justificatifs utiles : factures d’achat, de réparation, expertises, photos, etc.