Comment définir le cyberharcèlement ?
Le harcèlement se définit comme une forme de violence répétée qui peut être physique, verbale ou psychologique. Le cyberharcèlement en est une variante. Il s’agit d’un harcèlement moral ou sexuel qui se déroule en ligne par le biais d’Internet.
La définition légale du cyberharcèlement
Une définition juridique du cyberharcèlement figure dans l’article 222-33-2-2 du Code pénal. Il est décrit comme ″le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale [...] par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne ou par le biais d'un support numérique ou électronique″.
Les formes du cyberharcèlement
Le cyberharcèlement peut être le fait d’une seule personne ou d’un groupe de personnes. Le harcèlement en ligne peut être divisé en trois catégories : le cyberharcèlement moral, le harcèlement scolaire en ligne et le cyberharcèlement sexuel. Concrètement, les attaques prennent plusieurs formes. Voici quelques exemples de cyberharcèlement :
Intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne ;
Propagation de rumeurs ;
Piratage de comptes et usurpation d’identité digitale ;
Création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’une personne visée. Ce cas de figure se retrouve souvent dans le cadre du cyberharcèlement scolaire ;
Publication d’une photo ou d’une vidéo compromettante ou humiliante de la victime ;
Sexting (envoi de messages à caractère sexuel par SMS, via les réseaux sociaux ou des services téléphoniques) non consenti ;
Vengeance pornographique (diffusion, sans le consentement de la personne concernée, d’images ou de propos à caractère érotique échangés en privé).
Le cyberharcèlement a des conséquences graves. Ces attaques en ligne conduisent à une dégradation de l’état psychologique de la personne visée : perte d’estime de soi, angoisse, tristesse, anxiété, solitude et isolation, insomnie, suicide. Pour les adultes, ces violences en ligne répétées peuvent conduire au développement de risques psychosociaux en entreprise (sentiment de mal-être, souffrance mentale et physique…).
Les chiffres du cyberharcèlement en 2025
Il n’existe pas d’étude récente sur l’ampleur du harcèlement en ligne en France. En revanche, l’Organisation mondiale de la Santé(OMS)/Europe a publié en 2024 une étude portant sur le comportement des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC). Consacrée au harcèlement, elle a recueilli des données auprès de jeunes de 44 régions européennes. Selon cette enquête, 15% des adolescents et 16% des adolescentes ont subi des faits de cyberharcèlement en 2022(1). Un chiffre en augmentation par rapport à 2018, où il était respectivement de 12% et 13%(1).
Comment reconnaître un cas de cyberharcèlement ?
Le ou les individus à l’origine des agissements agressifs et malveillants utilisent les réseaux sociaux, les blogs ou encore les forums pour atteindre leur cible. Les attaques ont lieu dans un cadre public (sur un forum, par exemple) ou dans un cadre privé (des messages directs sont envoyés à la personne via la messagerie d’un réseau social, par e-mail ou par SMS). Il peut être parfois difficile de repérer un cyberharcèlement. Plusieurs cas existent :
Vous êtes la victime de cyberharcèlement. Vous remarquez qu’un internaute a tendance à vous envoyer régulièrement des messages désobligeants, voire des insultes sur vos publications Instagram. La situation commence à affecter votre moral. Même en lui demandant d’arrêter, cette personne poursuit ses agissements.
Vous êtes témoin d’un ″cyberbullying″. C’est notamment le cas si vous fréquentez des forums ou des groupes en ligne. Il apparaît qu’une ou plusieurs personnes envoient des messages et remarques désobligeants à un membre du groupe. Ils lui donnent un sobriquet ridicule et publient des photos ou des photomontages humiliants.
Vous êtes le parent ou le proche d’un enfant victime de cyberharcèlement. Ces agissements peuvent amener l’écolier ou l’adolescent à changer de comportement. Repli sur soi, perte d’intérêt pour son environnement et ses loisirs, dépression, tristesse, pensées suicidaires… Si vous notez que l’humeur de votre enfant change drastiquement et qu’il devient stressé après avoir passé du temps en ligne, essayez d’établir une conversation autour de la cybermalveillance.
Vous êtes professeur. N’hésitez pas à engager la conversation avec un élève dont les résultats baissent subitement, surtout s’il semble mal dans sa peau. Vous pouvez lui rappeler que s’il rencontre un problème de harcèlement en ligne, il existe dans son établissement une équipe de personnes formées comme l’exige la loi relative au harcèlement scolaire.
Comment agir face au cyberharcèlement ?
Vous faites face à des faits de cyberharcèlement ? Essayez d’adopter rapidement les bons réflexes :
Ignorez les messages et leur auteur. En laissant les messages sans réponse, vous évitez les confrontations qui peuvent envenimer la situation.
Rassemblez des preuves. Faites des captures d’écran de posts sur les forums et réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Snapchat…). Conservez les e-mails du harceleur.
Bloquez le cyberharceleur et revoyez vos paramètres de sécurité pour limiter qui peut accéder à vos réseaux sociaux.
Signalez le harcèlement en ligne. Vous pouvez contacter l’administrateur du forum ou l’hébergeur du site Internet.
Parlez-en autour de vous. Ne restez pas seul à ruminer et partagez votre expérience avec votre famille ou un proche.
Qui contacter en cas de cyberharcèlement ?
Lorsque vous êtes la proie d’une campagne de harcèlement sur Internet, ne restez pas seul. Composez le 17 ou le 112 (pour l’ensemble de l’Union européenne) si vous êtes dans une situation de danger immédiat. Ces numéros d’urgence vous mettent en relation avec la police ou la gendarmerie.
En tant qu’adulte, vous pouvez vous aussi tourner vers Pharos. Il s’agit d’une plateforme créée par le gouvernement. Elle se destine à recueillir les signalements de cyberharcèlement, mais également de violences, incitations à la haine raciale, menaces…
La plateforme numérique des signalements et d'accompagnement des victimes (PNAV) est également dédiée aux victimes de cyberharcèlement. Elle vous permet de discuter directement avec un policier ou un gendarme.
Si votre enfant n’ose pas se confier à vous, il peut appeler le numéro 3018. Ce numéro vert est dédié aux signalements et aux conseils sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.
Comment prévenir le cyberharcèlement pour vos enfants ?
Votre enfant ou votre adolescent passe du temps sur son ordinateur ou son smartphone. En tant que parent, vous disposez de moyens pour le protéger du cyberharcèlement.
Selon son âge, accompagnez son usage d’Internet. Consultez régulièrement l’historique pour connaître les sites qu’il visite. Si vous ne souhaitez pas qu’il se rende sur le net sans votre accord, protégez l’accès aux navigateurs de l’ordinateur familial par un mot de passe. Sur son téléphone, optez pour le contrôle parental.
Il est utile de sensibiliser votre enfant à l’usage d’Internet et de parler des dangers de la navigation. Abordez des notions telles que la vie privée et comment la préserver. Vous pouvez lui expliquer qu’il est important de protéger ses données personnelles ou de ne pas diffuser son adresse. Rappelez-lui aussi qu’il n’est pas possible de faire tout ce qu’on veut en ligne.
Quels sont les recours légaux en cas de cyberharcèlement ?
Vous ou votre enfant êtes victimes de harcèlement sur Internet ? Il existe des recours légaux. Vous avez la possibilité de :
Porter plainte contre les auteurs de menaces et humiliations répétées en ligne auprès de la police, la gendarmerie ou le procureur de la République du tribunal judiciaire.
Contacter les moteurs de recherche pour demander le déréférencement des publications illicites ou embarrassantes. Google, Bing et autre Yahoo peuvent éliminer ces contenus dans les résultats de recherche.
Contacter les hébergeurs des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok…), forums ou blogs pour signaler la publication de contenus illicites et demander leur suppression. N’oubliez pas de faire des captures d’écran pour conserver des preuves avant leur effacement.
Quelles sont les sanctions encourues par les cyberharceleurs ?
Les faits de cyberharcèlement, selon le Code pénal, sont un délit. L’article 222-33-2-2 précise les peines pour le harcèlement en ligne. Lorsque les faits ″ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne ou par le biais d'un support numérique ou électronique″, ils sont punis de deux ans de prison et jusqu’à 30.000€ d’amende(2).
En fonction de la nature des faits, d’autres sanctions peuvent s’appliquer :
Une injure ou une diffamation publique constitue un délit passible d’une amende de 12.000 euros.(2) (article 32 de la Loi du 29 juillet 1881) ;
Une atteinte au droit à l’image (filmer quelqu’un à son insu dans un lieu privé ou transmettre une image sans son accord, par exemple) est punie d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros(2) d’amende (articles 226-1, 226-2, 226-2-1 du Code pénal) ;
La diffusion de contenu à caractère pornographique d’un mineur est un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros(2) d’amende (article 227-23 du Code pénal) ;
L’usurpation d’identité est punie d’un an d’emprisonnement et de 15.000(2) euros d’amende (article 226-4-1 du Code pénal).
FAQ – Vos questions sur le cyberharcèlement
Quelle est la différence entre cyberviolence, cyberharcèlement, harcèlement sur internet et harcèlement en ligne ?
Le cyberharcèlement, le harcèlement en ligne et le harcèlement sur Internet sont trois termes qui désignent la même chose : des attaques répétées envers une personne via Internet. La cyberviolence se différencie par le fait que les actes ne sont pas répétitifs.
3018 ou 3020 : qui appeler en cas de cyberharcèlement ?
Le 3020 était un numéro d’appel destiné aux victimes de harcèlement scolaire. Il n’existe plus depuis fin 2023. Depuis le 1er janvier 2024, le 3018 est le numéro à connaître et à composer si vous êtes victime ou parent d’une victime de violence numérique. Il est le numéro pour le cyberharcèlement et fait partie de l’arsenal de mesures de prévention du harcèlement scolaire.
Comment prouver le cyberharcèlement ?
Il est nécessaire de conserver une preuve des messages, e-mails ou SMS envoyés ou des publications sur les réseaux sociaux et les forums. Pensez à faire des captures d’écran. Vous devez également montrer que les attaques ont un caractère répétitif.
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