Comment réagir en cas d’accident de moto ?

Apprendre à réagir face à un accident de la route peut vous permettre de sauver des vies et de minimiser les séquelles éventuelles.

Analysez la situation

La première chose à faire en reprenant ses esprits est d’évaluer la gravité de la situation grâce à ces quelques questions :

• Vous avez eu un accident de moto : avez-vous été blessé ? Pouvez-vous bouger ?

• Y a-t-il d’autres personnes blessées ?

• Peut-on déplacer la moto ou tout autre véhicule impliqué sur le bas-côté pour ne pas risquer d’entrainer un accident plus grave ?

Les premiers gestes en cas d'accident de moto

Après chaque accident, il est primordial de :

Protéger : c’est-à-dire sécuriser et baliser le lieu de l’accident. Si vous êtes en état physique de le faire, vous devez porter votre gilet de haute visibilité pour être facilement repéré sur la chaussée ; vous pouvez également couper le contact des véhicules accidentés.

Alerter au plus vite les services de secours en téléphonant au 18 ou au 112 et en indiquant la localisation et la nature de l’accident. Expliquez aux sapeurs-pompiers clairement et calmement les risques éventuels, le nombre de blessés, s’il s’agit de blessés graves ou de blessés légers...

Secourir les blessés : les couvrir, leur parler pour les rassurer et les maintenir éveillés, comprimer les plaies, desserrer les habits sans les retirer, etc. Si la victime ne bouge pas, il ne faut pas la déplacer ni lui enlever son casque (sauf risque immédiat : explosion, effondrement…).

Quelles sont les caractéristiques de l'accident de moto ?

En l’absence de carrosserie, un conducteur de moto a 22 fois plus de chance d’être blessé mortellement qu’un automobiliste lors d’un accident de la circulation. Les statistiques montrent que les accidents mortels se produisent le plus souvent hors agglomération (61 %)⁽³⁾, notamment en rase campagne, et dans une courbe.

Le nombre d’accidents mortels de moto en France par an est toutefois en baisse : entre 2010 et 2020, la mortalité routière a effectivement baissé de 32 % pour les motos (225 décès en moins) et de 60 % pour les cyclomoteurs (148 décès en moins). En 2020, le nombre d’accidents de moto mortels en France métropolitaine s’élevait à 479⁽⁴⁾, soit 136 tués en moins. On doit cette baisse inhabituelle à la crise sanitaire, l’épidémie de Covid et le confinement ayant considérablement réduit les déplacements.

Quels équipements moto porter pour se protéger ?

Conduire avec l’équipement obligatoire⁽⁵⁾ permet de réduire la gravité des conséquences d’un accident de moto ou de scooter. Tout motard doit veiller à se protéger et s’équiper avec :

• Un casque moto homologué (norme européenne : lettre E, suivie de l’indication du pays ayant homologué le casque et du numéro d’homologation ou norme française : étiquette verte NF), idéalement un casque intégral. Il est bien entendu obligatoire de le porter attaché, et de le remplacer après chaque chute. En cas d’accident de moto sans casque ou avec un casque défectueux, les risques de traumatismes crâniens et autres blessures graves à la tête sont particulièrement élevés. Le port du casque est aussi obligatoire pour les passagers des véhicules à deux roues ou trois roues motorisés.

• Des gants homologués (étiquette CE), qui sont également obligatoires pour le passager.

• Un gilet de haute visibilité, qui peut être porté pendant le trajet ou rangé sur le véhicule. En cas de non-détention de ce dernier, le conducteur s’expose à une contravention de première classe, ainsi qu’à une amende de 38 €. Lors d’un arrêt d’urgence à proximité d’une voie de circulation, il est obligatoire d’enfiler le gilet de haute visibilité pour s’éloigner de la moto ou du scooter immobilisé, sous peine d’une contravention de quatrième classe et d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 750 €.

D’autres équipements homologués permettent de protéger le motard, notamment :

• Un blouson spécifiquement conçu pour la moto : équipé d’une protection dorsale, de renforts coudes/épaules et d’éléments rétroréfléchissants ;

• Des bottes de moto ou, à défaut, des chaussures montantes et antidérapantes ;

• Un pantalon épais ou en cuir ;

• Un gilet ou un blouson airbag.

Quels sont les principaux risques d’accident de moto ?

L’accident de moto touche particulièrement les jeunes de 25 à 34 ans, qui représentent 40 % des personnes tuées et 44 % des blessés. Si de nombreux facteurs, souvent imprévisibles, peuvent causer des accidents, il est heureusement possible de limiter les risques d’accident en adoptant les bons réflexes.

Le non-respect des limitations de vitesse

Vous devez impérativement respecter les limitations de vitesse pour vous protéger et protéger les autres usagers de la route. Cette dernière est en cause dans 31 %⁽⁴⁾ des accidents mortels en France.

Les risques liés à une vitesse excessive sont par ailleurs multipliés en présence de glissières de sécurité, et la capacité de réaction du conducteur est amoindrie en présence de graviers ou d’huile sur la chaussée.

L’usage d’alcool et stupéfiants

Les méfaits de la consommation d’alcool et de drogue associée à la conduite sont connus de tous. La conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants vous rend plus sensible à la lumière, diminue votre perception de la distance, ralentit vos réflexes, rétrécit votre champ de vision et provoque des somnolences.

Une mauvaise analyse de l’environnement routier

Détectez les plaques d’égout et bandes glissantes pour mieux contrôler votre équilibre et la faible maniabilité de votre engin en cas d’urgence. Tentez aussi d’anticiper l’attitude des autres usagers, notamment les automobilistes (partager la route, cela s’apprend). Enfin, soyez humble et vigilant : respectez les priorités et vérifiez que les camions et les automobiles vous ont vu. N’hésitez pas à suivre les conseils de motards plus aguerris, sans vouloir les imiter.

Déclarer l’accident de moto à votre assurance

Votre accident de moto doit faire l’objet d’une déclaration à votre assureur afin d’en décrire les circonstances et les personnes impliquées. Cela permettra de préciser les responsabilités et d'évaluer le coût des indemnisations.

Rédiger le constat amiable

Le constat amiable, présent dans votre top case, doit être rempli sur les lieux de l’accident par toutes les personnes impliquées dans le sinistre, dans la mesure où vous en avez la capacité. Ce document permettra à votre assureur de comprendre le déroulement de l’accident et de déterminer les responsabilités de chacun. S’il y a des blessés, le procès-verbal des forces de l’ordre devra être fourni à l’assureur.

Vous réalisez ainsi une description précise des circonstances de l’accident, du positionnement des véhicules, de l’environnement : feux, carrefour, panneaux de signalisation, ligne blanche… Indiquez bien vos éventuels désaccords avec les autres usagers en précisant les différents points de vue.

N’oubliez pas qu’il faut rédiger autant de constats amiables qu’il y a de véhicules impliqués dans l’accident. Si vous avez été pris en "sandwich" dans un carambolage, vous devrez en établir deux : un avec le conducteur qui vous précédait et un autre avec celui qui vous a embouti. Vous pouvez y ajouter toutes vos remarques, si nécessaire.

Déclaration du sinistre

Déclarez votre sinistre dès que possible (dans les cinq jours ouvrés) et envoyez à votre assureur l’un des exemplaires du constat amiable signé avec l’autre conducteur, et ce même si votre véhicule n’a subi aucun dégât. Vous pouvez envoyer votre constat par lettre recommandée avec accusé de réception, ou le remettre en mains propres. N’hésitez pas à contacter votre assureur pour faire une pré-déclaration et l’interroger sur les garanties de votre contrat.

À partir de toutes ces informations, votre assureur pourra déterminer votre part de responsabilité et le montant de votre indemnisation.

En cas de désaccord, l’autre conducteur a le droit de refuser de signer votre constat, tout comme vous pouvez refuser de signer le sien. Pour faciliter la définition de vos responsabilités respectives, recueillez autant d’éléments factuels que possible, notamment des photos des véhicules, des traces de pneus ou du marquage routier. Vous pouvez aussi demander aux autres personnes présentes de rédiger un témoignage. Transmettez ensuite tout ceci à votre assureur.