Véhicules prioritaires ou facilités de passage : quelle différence ?
Une sirène qui retentit au loin, un gyrophare qui éclaire la route : pas de doute, un véhicule prioritaire approche. Dès que l’un de ces véhicules se signale, nous avons tous le réflexe de nous ranger sur le bas-côté pour le laisser passer. Mais quelles sont les autres règles à respecter au passage d’un véhicule prioritaire ?
L'essentiel
Les véhicules prioritaires ont le droit d’enfreindre le code de la route en situation d’urgence.
Les véhicules de police, de gendarmerie, du SMUR, du SAMU, des douanes et des pompiers sont prioritaires lorsque leur gyrophare bleu et leur sirène à deux tons sont activés.
Un automobiliste doit obligatoirement faciliter le passage et laisser la priorité à l’un de ces véhicules.
Le refus de priorité est sanctionné par une contravention de 4e classe.
Récapitulatif des véhicules prioritaires
Le tableau suivant vous permet de faire la différence entre les véhicules prioritaires et ceux bénéficiant d’une facilité de passage tels que définis par le code de la route.
Catégorie de véhicules | Véhicules concernés |
Véhicules prioritaires | Services de police Services de gendarmerie Services des douanes Services d’incendie et de secours (SDIS, les pompiers) Services de déminage de l’État Services d’intervention des unités mobiles hospitalières (SMUR et SAMU) Services de transport des détenus |
Véhicules avec facilité de passage | Ambulances de transport sanitaire Véhicules d'intervention des sociétés gestionnaires d'infrastructures électriques et gazières (EDF et GDF) Service de surveillance de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) Services de surveillance de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) Véhicules de transport de fonds de la Banque de France Véhicules d’associations médicales et des médecins de permanence Véhicules de transports de produits sanguins et d'organes humains Engins de service hivernal Véhicules d'intervention des services gestionnaires des autoroutes et routes à deux chaussées séparées |
Comment reconnaître un véhicule prioritaire ?
Lorsqu’un véhicule prioritaire répond à une situation d’urgence, il doit pouvoir être facilement repérable par les usagers de la route (automobilistes, piétons, motards, cyclistes…) Pour cela, le conducteur enclenche :
un signal sonore de type sirène à deux tons ;
un gyrophare bleu tournant.
Les signaux lumineux et sonores actionnés doivent permettre aux automobilistes de comprendre l’urgence. Ils reconnaissent qu’ils doivent faire attention aux intersections où ils sont prioritaires et dégager le passage prudemment pour éviter toute collision (et éviter ainsi de déposer une déclaration de sinistre auprès de leur assurance auto).
À savoir
Les véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage, comme les ambulances de transport privé, possèdent aussi un avertisseur sonore et un gyrophare bleu. Ils n’ont pas la priorité aux intersections. Mais au milieu de la circulation routière, la sirène à trois tons d’une ambulance suggère souvent une urgence. Il est judicieux de faciliter son passage.
Comment réagir face à un véhicule prioritaire ?
À l’approche d’un véhicule prioritaire avec gyrophare et sirène allumés tel qu’un camion de pompiers, vous devez faciliter son déplacement. Le code de la route ne s’applique pas au véhicule prioritaire en intervention. Il est recommandé de réduire votre vitesse. Le comportement à adopter peut varier en fonction du lieu où vous circulez : en ville, sur l’autoroute ou à l’approche d’une intersection.
En circulation urbaine
En ville, si vous le pouvez, rangez-vous sur la droite de la rue et arrêtez-vous, sans toutefois mettre en danger votre vie ou celle des autres (passagers, piétons, conducteurs des autres véhicules…). Il faut laisser la voie de circulation libre. Pour céder le passage, vous êtes autorisé à enfreindre le code de la route, en montant sur le trottoir si nécessaire, s’il n’y a pas de piétons, en utilisant vos clignotants et à vitesse réduite bien sûr.
Sur autoroute
Le véhicule prioritaire doit avoir la possibilité de circuler librement. Dès que vous apercevez un gyrophare dans votre miroir et entendez la sirène, ralentissez. Si vous ne savez pas où se trouve exactement l’engin, essayez de vous placer sur la voie de droite. Gardez en tête qu’il a le droit de circuler sur la bande d’arrêt d’urgence. Évitez donc de l’occuper.
Dans un rond-point ou un carrefour
Vous avez l’obligation de laisser la priorité au véhicule d’urgence. Lorsque vous abordez un rond-point ou une intersection et que vous constatez l’approche d’une voiture de police ou d’une camionnette du SMUR, ne vous engagez pas. Même si vous avez la priorité, vous devez attendre le passage du véhicule prioritaire.
Il est possible dans certaines situations de remarquer le gyrophare bleu de la police ou des sapeurs-pompiers derrière vous. Si vous n’avez pas de place pour les laisser passer (trottoirs encombrés, petite rue en sens unique…) et que vous êtes à proximité d’un carrefour, vous devez continuer votre route jusqu’à trouver un point de dégagement où le véhicule prioritaire pourra vous dépasser. Si vous devez griller un feu orange ou passer au rouge pour laisser la priorité à une intervention d’urgence, vous ne risquez pas de sanction. La photo prise par le radar, le cas échéant, permettra de définir la situation d’urgence avec le véhicule prioritaire.
Les obligations des conducteurs de véhicules prioritaires
Sur la route, les conducteurs d’un véhicule d'intérêt général prioritaire doivent prendre certaines précautions.
Usage du gyrophare et de la sirène
Le conducteur n’a pas le droit de mettre en marche le gyrophare ni d’actionner la sirène à n’importe quel moment. Il doit utiliser ces dispositifs lorsqu’une situation urgente se présente.
Conditions d'utilisation en mission urgente
Le véhicule prioritaire a le droit de ne pas respecter les règles de conduite, comme le rappelle l’article R432-1 du code de la route. Mais ce droit s’applique uniquement en cas de situation d’urgence et si le gyrophare et/ou la sirène fonctionnent.
Limites et respect de la sécurité des usagers
À tout moment, le conducteur d’une voiture ou d’un camion prioritaire doit garder l’œil sur la route. Il ne doit pas oublier qu’il partage la route avec d’autres usagers : automobilistes, piétons, cyclistes… En se déplaçant, il doit s’assurer qu’il ne les met pas en danger.
Sanctions en cas de refus de priorité
Si vous refusez de laisser le passage à un véhicule d’urgence prioritaire en intervention, vous commettez une infraction de 4e classe(1) sanctionnée d’une amende forfaitaire de 135€(2). Elle peut être majorée ou minorée. 4 points(1) seront automatiquement retirés sur votre permis de conduire. Selon les circonstances, vous vous exposez aussi à une suspension du permis pour une durée de trois ans maximum(1) selon l’article R415-12 du code de la route.
Quelles sanctions en cas de refus de priorité à un véhicule prioritaire ?
Type d’infraction | Infraction de 4e classe* |
Montant de l’amende | Amende forfaitaire de 135€**, minorée à 90€** ou majorée à 375€** |
Retrait de points | 4 points* |
Peine complémentaire | Suspension de permis de trois ans maximum* |
*Source : www.legifrance.gouv.fr, consulté en août 2025
**Source : www.antai.gouv.fr, consulté en août 2025
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