Qu’est-ce que le DPE ?
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) d’une maison, d’un lot de copropriété ou d’un immeuble renseigne sur la performance énergétique et climatique d’un logement (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son taux d’émissions de Gaz à effet de serre.
Dans un contexte de lutte contre le dérèglement climatique, le DPE sert à identifier les « passoires énergétiques ».
Le DPE doit être désormais intégré au dossier de diagnostic technique (DDT) et être remis à l’acquéreur ou au locataire en cas de vente ou location. C’est également un outil très utile dans le cadre de l’assurance habitation, car il permet d’identifier des équipements vétustes ou qui ne répondent plus aux normes. En cas de sinistre causé par des équipements vétustes, vous pourriez en effet être moins indemnisé, voire ne pas être couvert.
À savoir
Le DPE est obligatoire, sauf si le logement est occupé moins de 4 mois par an et pour les locations saisonnières. La durée de validité du diagnostic de performance énergétique est fixée à dix ans.
Quels sont les différents niveaux de DPE ?
Le DPE comporte deux étiquettes : l’étiquette « climat », correspondant à l’empreinte carbone du logement, et l’étiquette « énergie », qui intègre la consommation énergétique primaire. Le logement se voit attribué une étiquette énergétique en fonction du seuil de performance minimale atteint sur chacun des deux critères.
On distingue sept niveaux, A étant le niveau des bâtiments les plus performants et G le niveau de bâtiments les moins performants, énergivores et pollueurs. Chaque niveau est conditionné par des seuils de consommation d’énergie primaire et d’émissions de gaz à effet de serre en vigueur depuis le vote de la loi Climat et Résilience.
Le DPE fait partie des diagnostics obligatoires à présenter par le bailleur aux futurs locataires. Il doit aussi être mentionné dans toute annonce publiée pour vendre ou louer un bien immobilier en indiquant les lettres correspondant aux échelles de référence des classements énergétique et climatique, « classe énergie » et « classe climat ».
À savoir
À partir du 1er janvier 2023, les logements considérés comme des « passoires énergétiques » seront progressivement interdits à la location. Un logement devra être qualifié d’énergétiquement décent pour être proposé sur le marché de la location. Sa consommation d’énergie (chauffage, éclairage, eau chaude, ventilation…) doit être inférieure à 450 kWh/m².an. En 2025, les classes G seront interdites, en 2028, ce seront les classes F et en 2034, les classes E.
Comment déterminer son DPE ?
Le diagnostic est effectué selon différents critères :
Isolation thermique ;
Vitrage ;
Chauffage ;
Bâti ;
Consommation énergétique de la ventilation ;
Consommation énergétique de l’éclairage ;
Production d’eau chaude sanitaire.
Pour faciliter la démarche, préparez en amont les documents utiles tels que les diagnostics antérieurs, les attestations de conformité de gaz et d’électricité réalisées depuis moins de trois ans, les factures d’électricité ou de gaz, l’entretien annuel de la chaudière, etc.
Le DPE devra contenir :
Les caractéristiques du bâtiment et un descriptif des équipements, en indiquant les conditions de leur utilisation ayant des incidences sur les consommations énergétiques ;
L’indication, pour chaque catégorie d’équipements, de la quantité annuelle d’énergie consommée ainsi qu’une évaluation des dépenses résultant de ces consommations ;
L’évaluation de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre liée à la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée ;
Une information sur les énergies d’origine renouvelable produites par les équipements ;
Le classement du bâtiment en application d’une échelle de référence, prenant en compte la zone climatique et l’altitude, établie en fonction de la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée ;
Le classement du bâtiment ou de la partie de bâtiment en application d’une échelle de référence, prenant en compte la zone climatique et l’altitude, établie en fonction de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre ;
Des recommandations visant à améliorer la performance énergétique, accompagnées d’une évaluation de leur coût et de leur efficacité ;
Des éléments d’appréciation sur la capacité du bâtiment à assurer un confort thermique en période estivale.
Quels travaux réaliser pour améliorer son DPE ?
Le diagnostic est tombé, il ne reste plus qu’à déterminer comment améliorer le DPE de son appartement ou de sa maison. Le DPE doit vous permettre justement d’identifier les travaux prioritaires et alerter sur le renouvellement de vos équipements. Il évalue aussi le montant des dépenses estimées.
Une mauvaise isolation est souvent la cause première d’une surconsommation d’énergie. La toiture, par exemple, est le premier facteur de déperdition de chaleur dans un habitat. Les fenêtres, les portes, les combles et le matériel utilisé (vieille chaudière à fioul) sont également des facteurs qui affectent le niveau de votre performance.
Les travaux d’isolation, intérieurs comme extérieurs, sont généralement les plus pertinents. Pensez aussi aux énergies renouvelables, telles que des panneaux solaires pour votre chauffe-eau, une pompe à chaleur géothermique, sans négliger la ventilation avec la pose d’une VMC plus efficace.
À savoir
La loi Climat et résilience, qui lutte contre le dérèglement climatique, prévoit la rénovation de l’ensemble des 3,6 millions de logements indécents du parc locatif privé d’ici à 2034 : une économie de 124 TWh d’énergie finale, en évitant l’émission de 20,6 Mt de CO2. Son objectif est aussi de protéger les locataires contre les factures d’énergie trop élevées.
À quels artisans faire appel ?
Pour faire réaliser votre DPE, il est impératif de passer par un diagnostiqueur professionnel indépendant ayant reçu la certification et ayant souscrit une assurance professionnelle. Demandez plusieurs devis pour faire jouer la concurrence, car les tarifs des diagnostiqueurs immobiliers ne sont pas réglementés.
En général, il faut compter entre 100 et 250 euros pour la réalisation d’un DPE. N’hésitez pas à poser des questions sur son expérience pour être sûr que votre diagnostic soit réalisé dans les règles et réponde à toutes les exigences.
De son côté, le diagnostiqueur doit avoir un maximum d’informations sur votre logement, telle que la date de construction ou l’historique du bâtiment, et doit pouvoir consulter les documents importants, tels que les diagnostics auparavant réalisés.
À savoir
Le gouvernement a mis en place un formulaire en ligne pour vous aider à trouver un diagnostiqueur certifié.
Quel est le coût moyen de ces travaux ?
Votre DPE a été réalisé et l’heure est maintenant venue d’effectuer les travaux pour améliorer votre performance énergétique. Mais comment évaluer le coût de cette rénovation énergétique ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu :
La date de construction du bâtiment, son accessibilité, le matériel choisi, la surface à isoler, la complexité du lieu et les moyens mis en œuvre.
Le prix d’une rénovation énergétique est calculé par mètre carré. On estime que le coût des travaux reste en moyenne compris entre 200 et 450 € du mètre carré.
Rénovation partielle ou totale ? Une rénovation énergétique nécessite de faire appel à de nombreux artisans de compétences distinctes et de renouveler certains équipements. Demandez des devis, et comparez les prix auprès de professionnels compétents pour vous assurer de commencer des travaux de qualité.
Quelles sont les aides possibles ?
Vous n’aviez peut-être pas conscience que votre logement était une « passoire » et nécessitait autant de travaux. La facture peut paraître lourde, mais heureusement, de nombreux dispositifs et aides financières sont disponibles pour mener à bien votre projet.
Vous pouvez bénéficier du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de l’aide MaPrimeRénov', des Certificats d’Économie d’Énergie, des aides de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), des aides d’Action Logement, d’un taux de TVA réduit. L’éco-prêt à taux zéro peut vous aider à boucler votre budget en prenant le reste à charge. Des aides sont également proposées localement.
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