Les enjeux du développement durable dans l'industrie automobile

Automobile et développement durable ne sont pas deux termes qu’on associe naturellement. La voiture ne projette pas l’image d’un équipement écologique. En 2022, le transport domestique occupait d’ailleurs la deuxième place du classement des secteurs les plus polluants avec 23,8%⁽¹⁾ des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.

Les mauvaises performances environnementales du secteur automobile le poussent aujourd'hui vers le développement durable. L'urgence climatique est devenue indéniable, et pour y faire face, l'Union européenne et la France ont mis en place des politiques de réduction des émissions de carbone.

Les consommateurs sont en général de plus en plus sensibilisés à la problématique environnementale. Selon une étude Ipsos réalisée en 2024, ″l'impact environnemental des voitures s'améliore constamment″ pour 73%⁽²⁾ des personnes interrogées.

Impact environnemental de la voiture

Comme vu précédemment, la voiture pollue. Son impact sur l’environnement se traduit par des émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, monoxyde de carbone et oxyde d’azote) et de particules fines. Cette situation concerne principalement les véhicules thermiques qui fonctionnent à l’essence ou au diesel.

L’empreinte carbone d’un véhicule est aussi évaluée avant sa mise en circulation. La fabrication d’une voiture nécessite une consommation élevée d’énergie et de matières premières. Pour les véhicules électriques, qui ont un impact faible sur l’environnement à l’usage, le point négatif survient à cette étape. L’extraction des minerais qui composent leur batterie est gourmande en énergie et néfaste pour l’environnement. Il s’agit de la principale source de pollution des voitures électriques.

Les évolutions pour une industrie automobile durable

Des orientations légales et technologiques poussent l’industrie de l’automobile sur la voie du développement durable.

Réglementations

L'industrie automobile et ses utilisateurs sont soumis à de nombreuses réglementations, parmi lesquelles les normes Euro (ou normes européennes d'émissions). Elles visent à limiter la pollution atmosphérique émise par les véhicules thermiques. Les constructeurs automobiles doivent impérativement s'y conformer, car le non-respect de ces normes empêche la mise en circulation de leurs véhicules.

Les conducteurs sont également directement touchés par des mesures destinées à les encourager à se tourner vers un véhicule propre. Par exemple, ils peuvent être soumis à un malus écologique (appelé aussi taxe sur les émissions de dioxyde de carbone) s’ils possèdent une voiture neuve émettant au moins 113g de CO2/km⁽³⁾. S’ils possèdent un véhicule ancien et polluant, la loi sur les zones à Faible Émission Mobilité (ZFE-m) restreint leurs déplacements.

Montée en puissance des véhicules électriques et hybrides

Les véhicules électriques et hybrides suscitent un intérêt croissant auprès des consommateurs. À tel point que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que les voitures électriques représenteront un quart du total des ventes pour le secteur automobile en 2025 dans le monde⁽⁴⁾. Pour encourager le public à se tourner vers ces véhicules, l’État a accordé une prime à l’achat appelée bonus écologique pour les voitures commandées jusqu’au 1er juillet 2025. Pour tout achat après cette date, cette aide financière est remplacée par le dispositif Coup de pouce "Véhicules Particuliers Electriques".

Amélioration de l'efficacité des moteurs thermiques

Afin de se conformer aux règlements européens et aux objectifs français de diminution des émissions de CO2, les constructeurs se penchent sur leurs moteurs. Ils travaillent à améliorer leurs performances en les rendant plus efficients et moins polluants. La piste de l’hydrogène en tant que carburant propre est notamment explorée.

Utilisation de matériaux écoresponsables

La recherche porte aussi sur la fabrication des véhicules. Des matériaux recyclés et des matières innovantes fabriquées à partir d’éléments organiques font leur entrée dans la construction automobile.

Comment être un conducteur plus responsable ?

En tant que conducteur, vous pouvez accompagner le secteur de l’automobile dans sa transition vers le développement durable.

L'éco-conduite

En adoptant l’éco-conduite, vous pouvez réduire votre consommation de carburant et diminuer les émissions de gaz à effet de serre si vous possédez une voiture diesel ou essence. La conduite éco-responsable inclut l’anticipation du freinage, une conduite souple ou encore des pneus bien gonflés.

La réparation plutôt que le remplacement

Une voiture vieillissante peut avoir besoin de réparations. Au lieu de changer de véhicule ou d’acheter une pièce de rechange neuve, vous pouvez vous tourner vers une pièce de réemploi ou Piec. Ces pièces issues de l’économie circulaire sont parfaitement fonctionnelles et coûtent moins cher qu’un équipement neuf.

Privilégier le covoiturage et l'autopartage

Si vous vous retrouvez souvent seul dans votre véhicule, notamment pour vos trajets quotidiens comme le travail, pensez au covoiturage. En vous inscrivant sur une plateforme dédiée, vous pouvez embarquer des passagers et réduire l'impact environnemental de votre trajet.

Vous ne possédez pas de véhicule ? Une autre option est l'autopartage. Ce service vous permet d'accéder ponctuellement à un véhicule en libre-service. Un même véhicule est ainsi partagé par plusieurs utilisateurs, contribuant à une meilleure gestion de l'impact environnemental.

RSE automobile et innovations pour une mobilité responsable

La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises est définie par la Commission européenne comme ″la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société″. Dans le secteur automobile, la RSE signifie que les entreprises s’engagent volontairement dans une démarche de développement durable.

Cela se traduit par des actions concrètes dans plusieurs domaines :

• Environnemental : Les constructeurs s'engagent souvent pour la sobriété énergétique et la préservation des ressources. Ils investissent aussi dans les technologies de rupture comme les motorisations électriques ou à hydrogène pour réduire leur empreinte carbone.

• Sociétal : Les entreprises peuvent encourager la mobilité douce auprès de leurs employés, par exemple en favorisant le vélo ou la marche pour les trajets domicile-travail.

• Économique : La RSE implique également une gestion éthique et durable de la chaîne de valeur.

Le rôle des assureurs dans la transition écologique

La transition écologique est l’affaire de tous. C’est pourquoi les compagnies d’assurance jouent un rôle de conseil aux côtés de leurs clients. Lors d’un sinistre auto par exemple, elles encouragent leurs assurés à adopter la réparation durable. Elles leur conseillent d’opter pour des pièces des réemploi (Piec) au lieu de pièces neuves lorsque cela est possible. Cette démarche s’inscrit dans la politique du ″réparer plutôt que remplacer″. Elle peut parfois éviter d’envoyer à la casse une voiture jugée non réparable sur le plan économique.