Le mal des transports en voiture électrique : mythe ou réalité ? Voici ce qu’il faut savoir
C'est un phénomène qui fait de plus en plus parler de lui alors que les voitures électriques continuent leur progression sur nos routes. Des conducteurs et passagers, qui n'avaient jamais connu le moindre problème dans les véhicules thermiques, se retrouvent soudain victimes de nausées et de vertiges. Simple effet d'imagination ou réalité physiologique ? La science a mené l'enquête et les résultats sont formels : le mal des transports en voiture électrique est bien réel. Ce malaise inattendu révèle comment notre corps s'adapte à une révolution technologique qui bouleverse nos repères sensoriels.

Un phénomène croissant avec l'adoption des véhicules électriques
Alors que les ventes de voitures électriques continuent leur progression fulgurante, représentant désormais 25% des ventes mondiales de véhicules neufs en 2024(1), un phénomène parallèle prend de l'ampleur : les plaintes liées au mal des transports. Des témoignages affluent sur les forums et réseaux sociaux, relatant des cas de nausées et vertiges chez des personnes qui n'avaient pourtant jamais souffert de ces symptômes en voiture thermique.
Ce n'est pas un hasard si ces plaintes augmentent proportionnellement à l'adoption des véhicules électriques. En France, le parc automobile compte aujourd'hui 2,1 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables(2), et l'objectif est d'atteindre 15% de véhicules 100% électriques roulant en 2030, contre 1% aujourd'hui(3). Cette transformation rapide de notre mobilité s'accompagne de défis inattendus, dont celui de l'adaptation de notre corps à ces nouvelles sensations.
Pourquoi notre cerveau est désorienté dans les voitures électriques
William Emond, doctorant spécialisé dans le mal des transports à l'Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, explique le mécanisme neurologique derrière ce phénomène : "Lorsque les forces de mouvement estimées ou anticipées par le cerveau diffèrent de ce qui est réellement vécu, le cerveau interprète cette 'discordance neurale' comme une situation de conflit. Si ce conflit persiste dans le temps, il peut dépasser un seuil déclenchant des réactions autonomes du corps"(4).
En d'autres termes, notre cerveau est comme un capitaine qui tente constamment d'anticiper les mouvements du véhicule. Il se base sur des années d'expérience en voiture thermique pour prédire quand le véhicule va accélérer, freiner ou tourner. Dans une voiture électrique, ces repères habituels disparaissent, créant une confusion sensorielle qui peut mener au mal des transports. C'est un phénomène similaire à celui ressenti en apesanteur, où presque tout le monde souffre initialement du mal de l'espace faute de repères gravitationnels familiers.
Les facteurs spécifiques qui amplifient le malaise
Trois caractéristiques propres aux véhicules électriques sont particulièrement responsables de cette discordance neurale :
Le silence du moteur : l'absence de bruit prive notre cerveau d'indices sonores cruciaux pour anticiper les mouvements.
Le freinage régénératif : cette technologie qui transforme l'énergie cinétique en électricité produit une décélération prolongée et progressive, très différente du freinage brusque des véhicules thermiques.
Les vibrations spécifiques : contrairement aux idées reçues, les voitures électriques produisent des vibrations à basse fréquence qui, bien que moins perceptibles, peuvent fortement contribuer au mal des transports.
Une étude publiée en mai 2025 dans l'International Journal of Human–Computer Interaction a confirmé que plus le niveau de freinage régénératif est élevé, plus l'intensité du mal des transports augmente(5). De même, une recherche chinoise publiée dans Sage Journals(6) en 2024 a établi une corrélation directe entre les vibrations spécifiques des sièges dans les véhicules électriques et la sévérité des symptômes.
Des solutions innovantes pour contrer le phénomène
Face à ce défi grandissant, constructeurs et chercheurs ne restent pas les bras croisés. L'une des avancées les plus prometteuses vient des ingénieurs de l'Université du Michigan, qui ont développé un système baptisé PREACT(7). Cette technologie, testée sur plus de 150 volontaires, a permis de réduire de moitié les scores de mal des transports.
Le principe de PREACT (Prediction and REACTion) est ingénieux : le système prédit les mouvements du véhicule et agit de manière préventive pour contrecarrer leurs effets sur le corps du passager. Concrètement, il incline automatiquement les sièges et resserre les ceintures avant les virages et les freinages, préparant ainsi le corps aux changements de direction.
Et pour les propriétaires de véhicules existants, une version en retrofit est également en développement. Adaptable à presque n'importe quelle voiture, elle transmet des signaux haptiques pour prévenir le corps des mouvements à venir(8). Cette innovation pourrait également jouer un rôle déterminant dans l'acceptation des véhicules autonomes, où les passagers ne fixent plus la route.
Cette problématique du mal des transports rappelle l'importance de vérifier si l'assurance de votre voiture électrique couvre les équipements additionnels que vous pourriez installer pour améliorer votre confort de conduite, comme les systèmes anti-mal des transports qui commencent à apparaître sur le marché.
Quelques conseils pratiques en attendant l'adaptation
En attendant que notre cerveau s'adapte à ces nouvelles sensations, voici quelques conseils pour limiter le mal des transports en voiture électrique.
Tout d'abord, privilégiez la place avant, qui permet de mieux anticiper les mouvements du véhicule. Maintenir le regard sur l'horizon ou sur la route aide considérablement à réduire le conflit sensoriel. Si vous êtes conducteur, pensez à réduire le niveau de freinage régénératif, surtout lors des premiers trajets avec des passagers.
Une solution originale vient du Japon, où des chercheurs de l'Université de Nagoya(9) ont découvert qu'écouter un son de 100 hertz pendant une minute avant de prendre la route peut considérablement réduire les nausées. Un simple fichier audio à télécharger sur votre smartphone pourrait ainsi vous épargner bien des désagréments.
Finalement, la bonne nouvelle est que notre cerveau est remarquablement adaptable. Avec le temps et l'expérience, il finit par s'habituer à ces nouvelles sensations, tout comme il s'adapte au mal de mer après quelques jours sur un bateau. Le phénomène est donc généralement transitoire, même s'il peut être intense au début.
Cet article a été réalisé en partie par IA.
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Marie, experte auto Groupama
Cet article a été mis à jour par Marie. Passionnée par l’auto et soucieuse de la sécurité au volant, elle veille à rendre clairs et concrets les sujets d’assurance auto, de sinistres et de prévention routière pour mieux accompagner chaque conducteur.
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