Retraite : un système à bout de souffle
Le système français de retraite par répartition repose sur un équilibre fragile : les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Ce modèle est aujourd’hui confronté à des limites structurelles de plus en plus visibles. Le double choc du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité entraîne un déséquilibre du ratio cotisants/retraités, qui alimente le déficit chronique de nos finances publiques.
Selon la Cour des comptes, le régime général de la Sécurité sociale pourrait devenir « hors de contrôle » d’ici 2028, avec un déficit global de plus de 13 milliards d’euros rien qu’en 2024, dont 5,6 milliards pour le seul régime de base des retraites(1). Cette tension croissante sur les finances publiques semble condamner l’équilibre de notre système actuel à moyen terme.
Or, la part des pensions issues de la capitalisation reste encore marginale en France (environ 3%)(2), là où d'autres pays ont depuis longtemps diversifié leurs modèles. Cette dépendance à la répartition expose les futurs retraités – et notamment les dirigeants – à une forte incertitude sur le montant de leur pension.
En tant que chef d’entreprise, la préservation de votre niveau de vie à la retraite dépend en grande partie de votre capacité à bâtir une stratégie d’épargne sur le long terme.
Comprendre la retraite à laquelle vous avez droit
Avant toute chose, il est essentiel d’évaluer précisément la pension de retraite à laquelle vous pourrez prétendre le moment venu : les droits à la retraite que vous avez acquis – et ceux qu’il vous reste à obtenir. Cette étape, trop souvent négligée, peut conditionner l’ensemble de vos décisions futures.
Une diversité de régimes selon votre statut
En tant que dirigeant de société, artisan, commerçant, professionnel libéral, entrepreneur individuel ou micro-entrepreneur, vous êtes soumis à des régimes de retraite différents selon votre statut juridique, et les conséquences sur le montant de votre pension peuvent être considérables :
Gérant majoritaire de SARL : vous relevez de la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Vos cotisations sont généralement moins élevées que dans le régime général, ce qui se traduit souvent par une pension plus faible.
Président de SAS ou SASU : vous êtes affilié au régime général de la Sécurité sociale, comme un salarié (sans bénéficier de l’assurance chômage). Vos droits sont donc calculés selon les barèmes de ce régime.
Professions libérales : vous cotisez auprès de caisses spécifiques, regroupées sous la CNAVPL, avec des règles de calcul propres à chaque profession.
Micro-entrepreneurs : votre retraite dépend du chiffre d’affaires déclaré. Plus vos revenus sont modestes, plus vos droits à la retraite sont réduits.
Votre statut juridique détermine le régime auquel vous cotisez, le mode de calcul de vos droits, les trimestres acquis, l’âge légal de départ et les conditions pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
À savoir
Pour estimer avec précision votre pension future, commencez par simuler vos droits sur info-retraite.fr. Consultez ensuite votre relevé de carrière : ce document récapitule tous vos trimestres et revenus cotisés. Il n’est pas rare d’y découvrir des erreurs : trimestres manquants, périodes non prises en compte, anomalies de rémunération… Si tel est le cas, rectifiez-les dès que possible, car certaines régularisations deviennent impossibles passé un certain délai.
Système de retraite par répartition : des pensions de base insuffisantes
Dans tous les cas, les régimes obligatoires ne suffisent pas à compenser la perte de revenus liée à l’arrêt de votre activité. Le montant de votre pension de base reste généralement trop faible pour maintenir votre niveau de vie à la retraite (surtout si votre rémunération en activité est élevée). De plus, la pension d’un chef d’entreprise est souvent bien inférieure à celle d’un cadre salarié à revenu équivalent.
Plusieurs facteurs expliquent cet écart :
Le plafonnement des cotisations, plus bas pour les travailleurs non-salariés que pour les salariés ;
Une logique d’optimisation de revenus (dividendes vs rémunération) et l’absence de droits générés sur les dividendes (à l’exception des gérants TNS avec des dividendes supérieurs à 10 % du capital social) (3) ;
L’allongement de la durée de cotisation à 43 ans pour une retraite à taux plein, instauré par la réforme de 2023 (4).
C’est pourquoi, en tant que dirigeant, vous ne pouvez vous reposer uniquement sur les régimes obligatoires. Vous devez agir pour combler cet écart et ce, le plus tôt possible.
Anticiper votre retraite, une priorité
Trop de dirigeants attendent la fin de leur carrière pour s’intéresser à leur retraite. Pourtant, plus vous vous y prenez tôt, plus vous disposez de leviers pour agir afin de :
Modifier votre statut ou votre mode de rémunération ;
Cotiser volontairement pour combler des périodes incomplètes ;
Mettre en place une stratégie d’épargne-retraite adaptée.
Envisager une retraite complémentaire ou par capitalisation apparaît notamment comme l’une des solutions les plus intéressantes pour anticiper votre baisse future de revenus.
L’épargne-retraite : un levier de capitalisation indispensable pour sécuriser votre avenir
Face aux limites du système par répartition, la retraite par capitalisation s’impose comme une solution incontournable pour les dirigeants. Elle permet de vous constituer, durant votre vie active, un capital ou une rente complémentaire pour maintenir votre niveau de vie une fois votre activité cessée. Contrairement à la retraite de base, la retraite complémentaire repose sur une logique individuelle de long terme que vous pilotez : vous gardez la main sur vos versements, vos supports d’investissement et vos modalités de sortie. D’autant qu’elle peut être financée par votre entreprise et vous faire bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux significatifs.
Parmi les outils de capitalisation à votre disposition, le Plan d’Épargne Retraite (PER) constitue l’un des piliers clés pour structurer votre stratégie retraite de façon personnalisée. Institué par la loi Pacte(3), il regroupe plusieurs dispositifs selon votre profil et vos besoins :
Le PER Individuel (PERIN), accessible à tous les dirigeants d’entreprise, que vous soyez assimilé salarié ou travailleur non-salarié (TNS), professionnel libéral, artisan, commerçant ou auto/micro-entrepreneur. Il vous permet d’effectuer des versements volontaires à votre rythme, et de bénéficier, sous conditions, d’avantages fiscaux intéressants, tout en capitalisant sur des supports adaptés à votre horizon de départ.
Le PER Collectif (PERCOL), quant à lui, concerne les chefs d’entreprise employeurs. Il peut être proposé à vos salariés, y compris à votre conjoint collaborateur. Vous pouvez également en bénéficier à titre personnel, avec des conditions sociales et fiscales particulièrement avantageuses pour vous comme pour votre entreprise.
Ces deux formes de PER ont en commun leur souplesse (versements libres et/ou programmés, sortie en capital et/ou en rente) et leur vocation à long terme, puisque l’épargne reste bloquée jusqu’à votre départ à la retraite – sauf cas de déblocage anticipé fixé par la réglementation (achat de la résidence principale, accident de la vie…).
En tant que professionnel ou dirigeant de TPE/PME, le PER vous offre donc la possibilité d’agir concrètement sur le montant de votre future retraite. Il vous permet d’échapper à une dépendance totale aux régimes de base tout en bénéficiant d’une gestion personnalisée, sécurisée et progressive.
Le PERIN, un outil de défiscalisation stratégique pour les dirigeants
En plus d’être un levier efficace de capitalisation sur le long terme, le Plan d’Épargne Retraite Individuel (PERIN) comporte des avantages fiscaux non négligeables, en particulier si vous êtes fortement imposé : il vous permet de réduire vos impôts dès aujourd’hui.
Des économies d’impôts sans attendre la retraite
Lorsque vous effectuez des versements sur un PERIN, les sommes sont déductibles de votre revenu imposable au barème progressif de l’impôt sur le revenu(4), dans la limite des plafonds légaux. Cela signifie que vous baissez votre base d’imposition l’année du versement, ce qui se traduit par une économie d’impôt immédiate.
Par exemple, si vous êtes imposé au taux marginal d’imposition de 30 %, votre impôt sur le revenu sera réduit des 30 % de votre versement volontaire(5).
Quel plafond de déduction sur les versements volontaires effectués sur votre PERIN en 2025 ?
DIRIGEANTS SALARIÉS
Rémunération 2025 | Inférieure ou égale à 43 368 € | Supérieure à 43 368 € |
Plafond de déduction des versements volontaires | 4 637 € | 10% de la rémunération nette 2024 dans la limite de 37 094 € |
DIRIGEANTS NON-SALARIÉS
Rémunération 2025 | Inférieure ou égale à 47 100 € | Supérieure à 47 100 € |
Plafond de déduction des versements volontaires | 4 710 € | 10% du bénéfice imposable 2025 dans la limite de 37 680 € +15% de la fraction de la rémunération supérieure à 47 100 € avec un maximum de 87 135 € |
Le plafond de déduction de vos versements volontaires dépend de votre statut de chef d’entreprise.
Si vous êtes dirigeant salarié (président de SAS, gérant minoritaire de SARL, etc.), les cotisations versées jusqu’à la fin de l’année 2025 seront déductibles de votre revenu global 2025, dans la limite d’un plancher de 4 637 € et d’un plafond de 37 094 € pour les cotisations versées en 2024. Vous pouvez par ailleurs bénéficier du report des plafonds des trois années antérieures et de la mutualisation des plafonds si vous êtes marié ou lié par un PACS soumis à une imposition commune.
Si vous êtes travailleur non-salarié (entrepreneur individuel, gérant majoritaire de SARL, etc.), vos versements sont déductibles de vos bénéfices professionnels, avec un plancher de 4 710 € et un plafond de 87 135 €(4). Soit plus du double de celui prévu pour les chefs d’entreprise ayant le statut de salarié.
À savoir
Votre société a la possibilité de prendre en charge le paiement de vos cotisations. Dans ce cas, les cotisations sont déductibles du résultat imposable de votre entreprise en tant que charges. Sur le plan social, les cotisations sont considérées comme un avantage en argent pour le volet social et sont donc réintégrées dans l'assiette de calcul des cotisations sociales et de la CSG. Sur le plan fiscal, les cotisations payées par votre entreprise sont réintégrées au revenu en tant qu'avantage en nature, puis déduites de l’impôt sur le revenu (dans les limites autorisées).
Quelle imposition à la sortie du PERIN ?
À l’échéance de votre contrat, vous avez la possibilité de choisir la forme sous laquelle vous percevrez votre épargne :
En capital, versé en une seule fois ou de manière fractionnée ;
En rente viagère, c’est-à-dire un revenu régulier versé tout au long de votre vie ;
En combinant les deux, selon vos objectifs et votre situation.
Le régime fiscal applicable dépendra de ce choix et de la nature des versements initiaux (déductibles ou non).
Si vous optez pour une sortie en capital :
avec des versements déduits à l’entrée : le capital est imposé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les plus-values sont soumises au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %(6).
avec des versements non déduits : vous bénéficiez d’une exonération d’impôt sur le revenu, mais les gains restent soumis au PFU.
Pour une sortie en rente, les règles diffèrent : celle-ci étant assimilée à un revenu, elle est soumise à l’impôt sur le revenu, avec un abattement de 10 %. Les prélèvements sociaux au taux de 17,2 % s’appliquent également(7).
Anticiper votre tranche d’imposition future peut vous aider à choisir la meilleure option. Un retrait progressif en capital pourrait par exemple vous permettre de réduire l’impact fiscal en évitant de franchir une tranche d’imposition plus élevée.
Dans tous les cas, le PERIN vous permet de transformer une charge fiscale en actif retraite, dans une logique gagnant-gagnant. En l’intégrant dans votre stratégie de rémunération ou de bénéfice, vous sécurisez votre avenir tout en optimisant votre présent.
Dirigeant employeur : le PERCOL, un atout social et fiscal pour votre retraite et celle de vos salariés
Vous employez au moins un salarié et/ou collaborez avec votre conjoint dans le cadre de votre activité(8) ? Le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCOL) est un autre dispositif tout autant stratégique à considérer.
En partie financé par votre entreprise, le PERCOL est en effet un outil à double détente : il vous permet d’accompagner vos salariés, sans obligation de souscription, dans la préparation de leur retraite, tout en vous constituant pour vous-mêmes (vous et votre conjoint collaborateur) un complément de revenus supplémentaires, dans un cadre fiscalement avantageux.
Un dispositif accessible au dirigeant… et à son conjoint collaborateur
Le PERCOL permet à vos salariés de se constituer un épargne-retraite sous forme de rente ou de capital(9). Il peut être alimenté notamment par :
Leurs versements volontaires ;
Des primes d’intéressement, de participation ou de partage de la valeur si votre entreprise en distribue ;
L’abondement de votre entreprise, dans la limite de 16 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) par bénéficiaire et par an(7).
Combiné à de l’intéressement ou de l’abondement, l’avantage du PERCOL est encore plus évident : c’est un vrai booster pour augmenter l’épargne disponible à la retraite.
En tant que dirigeant, vous pouvez vous aussi en profiter, dès lors que le plan est mis en place au bénéfice d’au moins un salarié(8). Ce dispositif est également accessible au conjoint collaborateur(7), souvent peu couvert en matière de retraite. Grâce au PERCOL, celui-ci peut bénéficier d’un cadre d’épargne-retraite, avec des droits propres, tout en valorisant son implication dans l’entreprise.
Optimisation de votre propre fiscalité…
En plus de constituer un complément de revenus pour votre retraite, celle de votre conjoint collaborateur et de vos salariés, le PERCOL bénéficie d’un régime social et fiscal particulièrement attractif.
À titre personnel, le PERCOL vous permet d’épargner tout en réduisant votre impôt sur le revenu à court terme(10). Les primes d’intéressement, de participation et les abondements investis dans votre PERCOL sont exonérés d’impôts et de charges sociales (hors CSG/CRDS)(4). Vous, votre conjoint collaborateur et vos salariés pouvez de plus y réaliser des versements libres, qui peuvent être aussi déduits de votre assiette d’imposition sur le revenu(4).
Autre avantage du PERCOL : les frais de tenue de compte sont entièrement pris en charge par votre entreprise(11). Cette prise en charge renforce l’intérêt du dispositif, car elle vous permet, à vous et vos salariés, de bénéficier d’un produit d’épargne sans frais individuels, et ainsi de réaliser des économies tant que vous êtes en activité dans l’entreprise.
À savoir
La fiscalité applicable à la sortie dépend de la nature de vos versements, du mode de liquidation de votre plan (rente ou capital) et du moment de déblocage(12).
… et de celle de votre entreprise
Les versements effectués sur le PERCOL permettent également à votre entreprise de réaliser des économies substantielles.
Dans le cadre de la loi Pacte(3), les avantages sociaux et fiscaux du PERCOL pour les entreprises sont en effet multiples.
En tant qu’employeur, les versements que vous effectuez sont exonérés de cotisations sociales dans la limite totale de 16% du PASS et du triple de la contribution du bénéficiaire. Ils demeurent toutefois assujettis aux CSG/CRDS.
Le forfait social a par ailleurs été supprimé sur l’ensemble des versements (participation, intéressement et abondement) pour les entreprises de moins de 50 salariés(13).
Ces sommes versées au titre de l’épargne salariale peuvent enfin être déduites bénéfice imposable de votre entreprise(14).
Un levier d’attractivité pour votre entreprise
Au-delà, le PERCOL contribue à renforcer l’attractivité de votre entreprise.
Accompagner vos salariés dans la préparation de leur retraite représente en effet un investissement stratégique : face à un système par répartition sous tension, les salariés attendent aujourd’hui davantage que leur employeur les aide à anticiper cette étape cruciale de leur vie.
En les accompagnant, nombreux sont les bénéfices pour votre entreprise : motivation et fidélisation de vos salariés, gain de productivité, renforcement de votre compétitivité… Autrement dit, il est possible grâce au PERCOL de transformer une charge potentielle en investissement socialement utile et fiscalement optimisé, tout en préparant votre propre retraite !
Assuré Groupama
Chefs d’entreprise et professionnels, nous sommes à vos côtés pour vous accompagner et vous aider à choisir la solution d’épargne-retraite complémentaire (PERIN et/ou PERCOL) la plus adaptée à vos besoins et à votre situation spécifique. Si vous possédez déjà un PER, pensez à effectuer vos versements volontaires déductibles via votre espace client ou sur Groupama Épargne Salariale avant la fin de l’année pour réduire votre revenu imposable sur l’année en cours.
Pros & TPE
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Pros, TPE & Entreprises
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